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Hexazone - "Notre inspiration nous la puisons dans l'actualité"

 

 

Découvert lors de l'écoute d'une compilation du label FZM, Hexazone produit un punk-rock où les textes ont une place de choix. Sensible à leur démarche, Le Temps Désarticulé a posé quelques questions aux trois membres de ce groupe toulousain formé en 2003.

 
Présentation et formation du groupe.

R-NIK : à la guitare et au chant. RAMA : à la guitare et aux chœurs. NIKO : à la programmation de la boite à rythmes et aux choeurs.


En quelle année et dans quel contexte avez-vous créé Hexazone ?

Hexazone est né en 2003 à l'initiative de R-Nik & Rama. Nous avons été rejoint en 2004 par Squale qui a vécu l'aventure avec nous jusqu'à la fin de l'année 2005. Niko est arrivé en janvier 2006 pour assurer les machines et le chant additionnel. Notre idée de base était de mélanger le rock alternatif/punk - influences de R-Nik - au métal - influences de Rama.

Parlez-nous un peu de votre parcours avant la création de ce groupe.

R-Nik : j'étais guitariste et chanteur du groupe alterno Armada de 1994 à 1997. Nous avons donné une quinzaine de concerts en région parisienne avec des groupes comme Assoiffés, Alerte Rouge, Happy Kolo. Puis j'ai suivi l'aventure du groupe Les  Ogres De Barback jusqu'en 2003.

Rama : j'ai été guitariste dans plusieurs groupes de métal et de hardcore parfaitement inconnus. J'ai également participé à la composition du premier album d'un groupe anglais nommé Million Dead.

Niko : Hexazone est mon premier groupe.

Quels sont les combos français et étrangers avec lesquels vous avez des affinités ?

Musicalement nous nous sentons proches de groupes - ndlr : passés ou présents - comme Bérurier Noir, Tromatism, Kochise, Haine Brigade, Pekatralatak, Nocif, Crass, Conflit, entre autres. Nous apprécions cependant aussi bien la chanson française à la Brassens que le néo-métal, le rap. Nous aimons avant tout les chanteurs qui ont une démarche ou un message à faire passer.

Nous avons rencontré des gens dont nous nous sentons très proche comme les Pekatralatak avec qui nous avons fait notre premier concert mais aussi Attentat Sonore, Fuck Da Tourist ou Varlin.

Vos chansons touchent à des sujets très variés (pollutions, précarité, etc.). Pourquoi une telle palette de sujets abordés ? Et comment trouvez-vous l'inspiration ?

L'inspiration, nous la trouvons dans l'actualité, dans le quotidien. Avec une analyse de notre société et une envie de dénoncer aussi bien la pollution, qui est un sujet qui nous tient particulièrement à cœur, que le consumérisme, l'exploitation de l'homme par lui-même. L'envie de dénoncer le profit à tout prix, de modestement ouvrir les consciences ou en tout cas d'amener à une réflexion différente sur les dérives de notre société. Bref il y a pas mal de chansons encore à écrire. Nous avons quelques nouveaux morceaux qui parlent des émeutes de novembre dernier, du système éducatif en France, de la dégradation de la terre et du climat, du bizness autour de la musique.

Parlez-nous un peu de votre musique et de la boite à rythmes qui accompagne vos guitares

La boite à rythmes est un héritage de la période alternative. Nous ne sommes pas fâché avec les batteurs mais on aime le côté mécanique, le côté un peu froid des machines. Cela nous permet de gérer les samples et les différents effets qui habillent les morceaux. Et puis la boite à rythmes picole moins qu'un batteur et prend moins de place. Beaucoup de gens ne nous considèrent pas vraiment comme un groupe punk parce que l'on ne joue pas à fond tout le temps, nous essayons de faire en sorte que nos textes soient audibles.

Le son propre et les morceaux de plus de trois minutes ne nous dérangent pas. Et puis on aime bien mêler à nos morceaux des influences qui n'ont rien à voir avec le punk. Le morceau Kan ar Kann par exemple est une retouche d'un titre du groupe de rock celtique Tri Yann, Notre morceau Vincent (inédit) est inspiré d'une chanson du groupe folk Béarnais Nadau et récemment dans nos concerts nous avons repris un court passage d'une chanson du groupe de rap Sniper. Nous aimons bien surprendre les gens sur des choix un peu originaux.


Pourquoi avoir participé à la première compilation du label Folklore de la Zone Mondiale ?

Parce que le label nous l'a proposé, que le projet nous a plu et que FZM a été le premier label - et le seul - qui nous a donné l'occasion de nous exprimer. Nous avons ainsi travaillé avec des gens qui partagent nos idées et qui respectent notre travail comme nous respectons le leur. Après, les polémiques autour des Bérus/FZM ne nous intéressent pas trop. Nous nous fonctionnons aux coups de coeur et ce projet nous semblait important.

Après votre démo "Les chants du combat", envisagez-vous de sortir un album et si oui quand ?

Tout prend toujours beaucoup de temps avec nous. Nous aimerions sortir un EP 4 titres avant d'envisager la sortie d'un véritable album peut-être pour 2007. Ou alors il s'agira d'un Split 33 T avec Varlin par exemple. On sait pas trop, l'objectif premier reste de faire des concerts. Par contre nous participons à une compilation de soutien à Filipe Bidart, un prisonnier politique Basque en attente d'une liberté conditionnelle. Le disque devrait sortir très prochainement avec un titre inédit.

Exercez-vous d'autres activités artistiques comme les arts plastiques, le théâtre ?

Des activités artistiques autres que la musique : non ! par manque de temps et certainement de talent cependant :

R-Nik : avec les potes nous essayons de monter d'autres projets musicaux comme Les Tribords De Gauche qui reprennent des chansons de marins.

Niko : j'ai monté un second groupe avec deux potes. Ça s'appelle Desaccord Barre, c'est du Kazoo-punk boite à rythme. Le but premier est de passer du bon temps entre copains et délirer. Ce groupe sera en décalage par rapport au coté sérieux d'Hexazone.

Rama : avec un de mes potes on a le projet de faire un truc vraiment bourrin. Une session sur-vitaminée d'un album de Napalm Death. Et puis je suis en train de plancher sur un projet folk. Je n'ai jamais fait de trucs tranquilles et il est peut-être temps d'essayer. Je commence à vieillir !!!

Au-delà de la rédaction des textes d'Hexazone, écrivez-vous, publiez-vous un fanzine ?

R-Nik : J'ai rédigé un fanzine de 1993 à 1995 qui s'appelait Symphonie Urbaine et j'ai tenu la feuille d'info des Ogres De Barback jusqu'à 2003. Depuis j'écris pour Hexazone.

Vous sentez-vous proche des mouvements, syndicats et autres associations libertaires ?

Pas vraiment à part l'APF - Anarko-Punk Fédération - avec qui nous nous sentons proches. L'APF milite entre autres pour une conscientisation de la scène et nous avons d'ailleurs en projet d'ouvrir une antenne ici à Toulouse. Par ailleurs, nous avons rencontré les gens des jeunesses libertaires ainsi que le Chat Noir toulousain qui sont des personnes avec lesquelles nous aimerions monter des projets. Mais, selon nous, le militantisme collectif passe après l'engagement personnel. Les valeurs et les idées auxquelles nous croyons sont d'abord à appliquer dans sa vie de tous les jours ce qui n'est pas toujours simple. Cependant à ce niveau là on s'en sort pas mal.

Pouvez-vous nous parler un peu de la scène rock et punk-rock toulousaine ?

La scène punk-Rock toulousaine existe et même si elle est assez réduite elle est active. Des associations comme Toloose punkers ou moumoutt' prod. organisent pas mal de chose sur la ville et la région. Après, ils doivent pas trop nous aimer car nous n'avons aucun contact avec eux. Sans critiquer leur travail je (R-Nik) trouve dommage que ces structures se focalisent toujours sur les mêmes endroits et programment les mêmes groupes. Ils monopolisent un peu la scène, pour faire jouer leurs potes quoi ! C'est pas trop notre délire. Bon, cependant une compilation est en cours de réalisation avec les groupes punks et undergrounds de Toulouse, à l'initiative de Tolooze Punkers et du label Panx, nous devrions normalement y participer. Mais cela va dépendre de la manière dont ils gèrent ce projet quant à la distribution, le prix, notamment.

Connaissez-vous d'autres groupes proches du votre localement ?

Comme je te disais on ne connait pas grand monde sur Toulouse. Je pourrai néanmoins te citer les groupes Brassen's not dead, Opennightmare ou Dahugarou mais je ne crois pas que nous concevions tout à fait la musique de la même manière. Par contre, nous nous sentirions beaucoup plus proche d'un groupe comme Medef Inna Babylon qui vient de sortir son second album dont je recommande l'écoute à tout le monde.


Votre démo est téléchargeable gratuitement sur votre site. La gratuité est-elle une alternative au monde de l'argent dans lequel nous baignons ?

Bah. c'est la meilleure alternative et Internet permet désormais de diffuser des morceaux gratuitement donc on aurait tort de s'en priver. Nous aurions eu du mal à vendre quoi que se soit tout simplement parce qu'à nos yeux cette démo ne valait rien. On ne pourra pas toujours proposer nos disques de manière gratuite mais la juste valeur des choses est primordial que ce soit pour les albums ou le prix des concerts. Nous refusons de nous faire de l'argent sur le dos des gens qui nous écoutent. Nous ne faisons pas du bizness. Sinon nous chanterions autre chose.

Concernant vos futurs concerts, quelles dates nos lecteurs peuvent retenir ?

Pour nos prochaines dates, nous jouons normalement le 2 décembre à Perpignan avec Willis Drummond, Varlin, Ethnopaire et la veille ou le lendemain sur Toulouse. Une date est en préparation pour le mois de novembre à l'occasion de la sortie de la compilation en soutien à Filipe Bidart. Deux concerts s'organisent aussi vers les Deux Sèvres d'ici la fin de l'année. A suivre sur notre site Internet.


Si vous souhaitez ajouter une ou plusieurs informations, à vous de jouer ?

Oui, on voudrait rappeler la prochaine sortie de la compilation en soutien à Filipe Bidart avec de nombreux groupes dont Hexa, Varlin, Nocif entre autres et normalement un beau livret. Nous pensons à lui et aux autres prisonniers. Nous voudrions aussi mettre en garde contre les gens qui se font une mission d'appeler aux urnes pour les élections de 2007 et redire que voter est un droit et non un devoir. Nous remercions les gens qui nous soutiennent. Et merci au Temps Désarticulé de nous avoir donné la parole. A bientôt ! Hexazone.

 
 
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